Pour les tumeurs évoluées
Pour les tumeurs évoluées T3-T4 N > 0, plusieurs options sont
possibles, le choix doit être adapté à chaque cas particulier.
La chirurgie, fonctionnelle ou radicale et réparatrice sur la
tumeur et les ganglions, sera toujours suivie d’une radiothérapie
postopératoire conventionnelle ou associée à la chimiothérapie
si des facteurs de mauvais pronostic sont présents.
La radiothérapie exclusive, sur le mode conventionnel, bifractionnée,
ou accélérée avec concomitant boost, peut être associée
à la chimiothérapie ou à une thérapie moléculaire ciblée
(cétuximab 400 mg/m2 une semaine avant le début de la
radiothérapie puis 250 mg/m2 hebdomadaire pendant la
durée de la radiothérapie) [27]. La chimiothérapie concomitante
fait appel au cisplatine, au 5-FU, au carboplatine et à la mitomycine
C, selon des schémas de mono ou polychimiothérapies.
La préservation laryngée fait appel soit à une chimiothérapie
d’induction selon le protocole PF ou TPF suivi de radiothérapie
conventionnelle en cas de réponse > 50 % ou de laryngectomie
totale, curage bilatéral et radiothérapie complémentaire
en cas de réponse < 50 % ; soit à une radiochimiothérapie
avec du cisplatine à 100 mg/m2 à J1, J22 et J43 puis une surveillance
simple en cas de réponse complète ou une laryngectomie
totale et un curage ganglionnaire en cas de réponse
incomplète [4, 10, 17].
Selon la localisation
Les carcinomes de la cavité buccale sont de façon classique
traités et contrôlés par la chirurgie dans 60 à 90 % des cas,
la radiothérapie postopératoire étant réservée aux formes infiltrantes
évoluées ou aux cas d’atteinte ganglionnaire multiple.
Les tumeurs de l’oropharynx sont traitées en première intention
soit par radiothérapie, soit par chirurgie suivie de radiothérapie
pour les formes plus infiltrantes (en particulier le sillon
amygdaloglosse).
Pour les carcinomes du larynx : les tumeurs limitées peuvent
être traitées par la chirurgie fonctionnelle exclusive, mis à part
le cas particulier de la corde vocale où la radiothérapie exclusive
en champs étroits reste une excellente indication. Pour les
tumeurs plus évoluées la laryngectomie totale garde une indication
pour les lésions transfixiantes cartilagineuses ou les
extensions sous-glottiques avancées ; dans les autres cas, des
protocoles de conservation laryngée doivent être proposés.
Pour les carcinomes de l’hypopharynx, les lésions limitées
peuvent être traitées par chirurgie partielle suivie de radiothérapie,
les formes évoluées relevant de protocoles de préservation
laryngée, la chirurgie mutilante (pharyngolaryngectomie
totale, pharyngolaryngectomie circulaire) étant plutôt réservée
pour le rattrapage des échecs médicaux [4].
Les carcinomes des cavités nasosinusiennes sont traités préférentiellement
par l’association chirurgie suivie de radiothérapie
externe.
Le carcinome peu différencié du cavum est traité par radiothérapie
exclusive selon le mode conformationnel ou au mieux